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À quoi ressemblera l’entreprise de demain ?

En ce mois de novembre, mois de l’Économie Sociale et Solidaire, nous avons souhaité revenir sur un événement qui s’est tenu à Paris les 3 & 4 septembre dernier : l’Université d’Été de l’Entreprise de Demain (UEED). C’est Annelise Boirayon, référente du secteur de l’innovation sociale et des transitions chez Abaka, qui s’y est rendue pour échanger avec les acteur·rice·s du secteur, mais aussi pour s’informer sur les perspectives d’avenir et les transformations que vivent les organisations.

Lorsque nous interrogeons Annelise sur cet évènement, elle nous répond que l’objectif premier est de « rassembler l’ensemble des acteurs économiques issus de l’ESS, mais aussi des organisations à but lucratif pour réfléchir à quelle sera l’entreprise de demain au vu des urgences sociales et écologiques qui nous poussent à changer de modèle ». Ainsi, plusieurs interrogations ont été soulevées au travers de tables rondes et de conférences telles que « comment allons-nous travailler demain ? ou comment va t-on vivre ?« .

Plus globalement, la transition écologique et sociale que le monde connaît actuellement doit reposer sur un nouveau modèle d’entreprise et de gouvernance : « l’entreprise de demain doit pouvoir se développer à des fins économiques en préservant le capital humain et écologique de l’humanité » nous dit Annelise Boirayon, avant de reprendre « par exemple, les flux migratoires vont impacter considérablement le recrutement : demain des personnes fuiront leur région car elles n’auront plus accès aux ressources naturelles, et notamment à l’eau. C’est ce que les chercheurs appellent le « stress hydrique« , il va toucher un quart des terriens à terme. Les organisations doivent voir ces flux comme une opportunité et se tenir prêtes à accueillir ces nouvelles compétences et ces nouveaux travailleurs. Ce n’est pas une simple vue de l’esprit, mais une réalité ! »

 

L’économie à impact : la solution ?

À l’UEED, ce rassemblement d’acteur·rice·s issus d’organisations publiques comme privées permet à tou·te·s de s’inspirer du modèle associatif pour faire évoluer leurs pratiques : « les associations, les collectivités mettent en place la gouvernance participative depuis très longtemps déjà« , explique Annelise, « désormais, ces sujets n’appartiennent plus à une seule catégorie de structure et les entreprises privées peuvent adopter ces modèle pour se développer durablement« . Cependant, les organisations doivent faire attention à ne pas tomber dans le greenwashing « la plupart des acteurs économiques commencent à prendre position sur la RSE, mais concrètement que se passe-t-il ? Selon Mathias Vicherat, secrétaire général de Danone, si les entreprises ne sont pas capables d’avoir une authenticité éthique, environnementale et sociale, alors elle ne fonctionnera plus« . Ainsi, il est urgent de réfléchir à une nouvelle économie qui « replace l’Homme et le progrès au centre » comme le souligne Pascal Demurger, directeur général de la MAIF qui est venu partager sa vision de l’entreprise de demain lors d’une table ronde.

 

Miser sur le collectif pour l’entreprise de demain

Il est certain que les changements sociétaux et environnementaux que nous allons connaître vont venir impacter les modèles des sociétés demain. Le recrutement fait partie des modèles qui doivent se réinventer si les organisations souhaitent se développer à terme : « l’idée est que l’entreprise arrive à capitaliser sur le collectif« , explique Annelise Boirayon, « et cela commence par recruter des profils variés qui viennent de tout bord« . Elle nous raconte aussi que « les profils issus de la diversité sont une richesse incroyable pour les organisations. Mais certains potentiels n’imaginent même pas se projeter sur d’autres métiers car les schémas mentaux sont encore trop ancrés. Il faut donc approcher ces talents d’une autre manière, faire sauter certains freins et certains préjugés liés à l’organisation qui recrute ou au métier. »

 

Pour aller plus loin sur les rencontres à impact positif, un document intitulé « 12 actions pour remettre les pendules à l’heure » a été publié par le collectif Nous sommes demain : « 12 actions concrètes sur les 4 piliers qui fondent pour nous l’économie de demain – Impact Social, Impact Environnemental, Partage des richesses, Partage du pouvoir – pour se transformer et prendre leur responsabilité dans la transition sociale et écologique« .