Comment permettre aux dirigeants de mieux appréhender leur transformation vers le numérique ? Comment faire en sorte que les TPE et les PME soient plus connectées ? Doit-on systématiquement se tourner vers les grands acteurs nationaux pour se digitaliser ? Cela signifie-t-il bouleverser toutes ses méthodes et changer tous ses outils ? Autant de questions auxquels les intervenants de la table ronde phare de l’évènement PME connectées, qui s’est tenu vendredi dernier à Vannes et proposé par la CPME du Morbihan, ont tenté de répondre.

Un accès à des formations adaptées et labellisées

Parce que l’un des principaux enjeux de la digitalisation réside dans la pénurie de profils qualifiés et qu’on compte encore 80 000 emplois en France non pourvus dans le numérique, la Grande Ecole du Numérique s’est donnée pour mission de labelliser les formations disponibles sur le territoire dans le domaine du digital.

Former les couteaux suisse du web

Parmi les profils issus de ces formation, il y en a un qui a de l’avenir : celui qu’on appelle « le couteau suisse du web ». En effet, de très nombreuses PME, pour se saisir des opportunités que représente le digital, ont besoin à la fois d’un développeur, d’un responsable informatique et d’un community manager, sans avoir pour autant besoin de quelqu’un à plein temps sur chacun de ces postes et bien souvent sans en avoir les moyens financiers. C’est là où ce généraliste, adepte de l’opérationnel et doté d’un grand sens de l’adaptation a sa carte à jouer.

L’urgence de trouver les ressources en interne

Une récente étude de BPI France intitulée « Histoire d’incompréhension : les dirigeants de PME et ETI face au digital » le rappelle : l’un des principaux freins à l’intégration du numérique dans les PME repose sur un manque de ressources en interne, suivi de près par un manque de moyens financiers. Beaucoup de compétences manquent encore et il importe donc de développer la formation continue pour permettre aux entreprises de poursuivre leur mutation, au fil des innovations technologiques.

Mais il importe aussi de ne pas dramatiser la digitalisation et de ne pas craindre l’innovation. Bien souvent, elle passe par de petites évolutions technologiques, les unes après les autres. Aujourd’hui, on n’imagine plus faire sa comptabilité avec un papier, un crayon et une calculatrice. La transformation du métier de comptable s’est opérée progressivement. Et, comme dans notre quotidien où les outils digitaux se simplifient et se démocratisent, les outils numériques que nous utilisons dans un cadre professionnel ont tendance à se décomplexifier.

Table ronde @cpmedu56 : enjeux de la digitalisation et outils pour mener cette transformation numérique dans les PME #formation #emploi #compétences @Fafiec @syntecnumerique @AbakaConseil pic.twitter.com/okYkJ9T5ib

— Juliette Mucchielli (@mykielli) 28 septembre 2018

Le digital, un outil puissant au service de la communication interne

Faire sa transformation numérique, c’est bien sûr pour travailler autrement avec ses clients et leur proposer des services ou des produits augmentés voire différents, mais cela peut aussi signifier collaborer différemment avec ses salariés. C’est le cas chez Bessec, où le digital est utilisé en communication interne comme vecteur pour fédérer et impliquer les équipes. A titre d’exemple, pour chaque collection, le choix final des nouveaux modèles de chaussure est soumis au vote des collaborateurs.

Les branches professionnelles, ces moteurs de la transition numérique

A l’image de la Fédération Française du Bâtiment, partenaire de Boboolo (plateforme digitale dont l’objet est de connecter professionnels du bâtiment et usagers au travers de l’usage de photos de réalisations et en utilisant les technologies de reconnaissance visuelle), les branches professionnelles sont souvent porteuses d’initiatives favorisant l’innovation dans les PME. L’OPIIEC et la Fédération Syntec, par exemple, peuvent accompagner les entreprises de leur branche dans leur digitalisation, au même titre que les CCI ou la CPME qui dispose d’une commission nationale pour le numérique. Bien pensées et au plus proche des réalités du terrain, elles participent à la transformation des métiers. Cette proximité est bien souvent essentielle pour que les dispositifs proposés fonctionnent.